Extraits


Lent, si lent
l'arbre s'est dépouillé sous le regard accru
noir, si noir sur le parloir des branches
se dé-tache l'oiseau
une note, une seule
blanche, si blanche
un cri nu
têtu
comme l'enfance désertée...

(Bord à Bord - Éditions Arcam - 1985)


Elle ouvre le ventre gris
du ciel.
Un couteau entre les dents,
elle fouille les entrailles
pour en extraire
ce qui pourrait encore rester
de Dieu.

(Des taches sur la robe - Éditions du Cygne - 2009)


Tu es ma liberté,
mon espace, mon chant,
mon ressac profond
en l'intime secret
des plages consentantes.
Tu es la trace,
le pas qui côtoie l'autre pas,
le chemin qui avance
vers l'ardente chaleur,
la force de la soif,
l'apaisement du vent.
Tu es ma liberté,
baiser qui ouvre
et en appelle au monde.

(Terres d'Envol - L'Ancrier Éditeur - 1994)


Désormais, tu marches
sans appui.
Des arbres écartés du chemin
tu ne feras ni feu ni canne.
Dans l'attrait de l'étoile
ne brille aucun berger.
Du pain mâché,
tu ne gardes plus provision
de parole.
Seule compte la coupe
d'eau vive que tu offres
à la soif de tes jours.

(Le mors au coeur - Éditions du Cygne - 2013)


Mon père de nuit revêtu
qui fais mes jours
blancs d'absence,
miroir que tente le ciel
pour que parle
en vain
l'ardoise terre.
Mon père recouvert
du mystère de la mort,
de toi, je voudrais garder
la jeunesse vibrante,
le rire écartelé
entre les rives du monde,
la pudique tendresse
qui dans l'enfance
modela mes matins.
Mon père qui me fis
naître à l'aube
d'un amour,
ce qui reste de toi
sera lumière
pour éclairer mes pas,
lanterne sur la route
à venir.

(Le mors au coeur - Éditions du Cygne - 2013)